Je suis Dys
Marie-Christine Boudard
Professionnelle de l’accompagnement concernée par la neurodiversité
J’apporte ici ma vision et mon témoignage :
⇒ en tant que personne et parent concernée par le TDAh et les dys
⇒ en tant que professionnelle de l’accompagnement
… afin de sensibiliser mes clients sur les troubles de l’apprentissage.
Cette page n’apporte pas d'informations d’ordre scientifique ni de diagnostic. Je souligne ici …
- L’utilité de détecter, à tout âge de la vie, ces troubles pour une prise en charge efficace pour les professionnels de l’éducation et de la santé
- La nécessité d’une évaluation approfondie pour un diagnostic précis
- Le diagnostic est nécessaire pour mieux comprendre les différentes approches qui visent à aider les personnes atteintes de troubles « dys » qui sont impactées dans leur quotidien (thérapies, aménagements scolaires, outils technologiques, etc.)
Les troubles DYS sont des troubles des apprentissages, ils ne sont pas une maladie. Ils ont un impact négatif ou positif à l’école, dans la vie quotidienne et au travail.
Nous connaissons, par les médias, beaucoup de personnes connues, concernées par les dys, l’autisme, le TDAh. Tous et toutes témoignent de leur réussite, mais aussi de leurs ressentis face aux difficultés qu’ils ont vécues.
Jouons au Qui-suis-je ? dyslexic / E.T / Goonies / Jurassic Park / Liste de Chindler
Réponse : Je suis … Steven Spielberg !
Découvrez son témoignage (en anglais)
Et nous dans tout cela ?
Tous les jours, nous côtoyons, parfois sans le réaliser, à l’école, dans la famille, au travail, des personnes dont le quotidien est impacté par la neurodiversité.
⇒ Ceci nous impacte directement, en tant que parent, professeur, manager, collègue.
Exemple d’impact professionnel :
Les organismes de formations professionnelles accueillent de plus en plus de stagiaires ayant des troubles des apprentissages (troubles Dys) et les entreprises accueillent de nouveaux collègues qui sont concernés par la neurodiversité. Ces élèves, ces collègues ne sont pas tous diagnostiqués et donc ne sont pas “repérés”.
⇒ Comprendre la neurodiversité est alors d’une grande aide pour la personne et pour l’entourage.
Parfois, nous sommes concernés, mais nous ne le savons pas.
Dans mon cas, mon diagnostic du TDA/h et de la dyspraxie a été réalisé à 55 ans. Cela m’a apporté une clarification et une meilleure estime de moi. J’ai aussi mis en place des actions pour mieux vivre certaines manifestations du trouble de l’attention qui me posaient problème.
Les dys ...
⇒ ne remettent pas en cause l’intelligence de la personne, mais sa capacité à exécuter certaines fonctions comme la lecture, le calcul, la parole, etc…
⇒ sont des handicaps reconnus par la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
⇒ permettent de bénéficier de droits et d’aménagements spécifiques pour faciliter la vie quotidienne, la scolarité, et l’insertion professionnelle.
⇒ INFORMATION : Il y a 6 troubles « dys » + le TDA/h qui est un trouble connexe (Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité
Dans mon cas, j’ai ce qu’on appelle une multiDYS :
- La dyscalculie, qui a impacté négativement ma scolarité
- La dyspraxie qui impacte mon quotidien, mais dans une moindre mesure
- Et j’ai aussi un TDAh qui impacte mon quotidien et ma vie en général
J’ai choisi de témoigner publiquement de mes dys, car je souhaite que le monde de l’école et du travail ait une meilleure compréhension.
En parler, c’est utile pour expliquer que :
- les neurodiversités qui sont autant une force qu’une contrainte
- le potentiel en présence est souvent masqué et compensé par d’autres aptitudes
Exemple : ma DYScalculie était très handicapante, mais a été compensée par mon multilinguisme qui m’a permis de faire une carrière à l’international.
Le saviez-vous ? On en parle dans le DSM-5
Le DSM-5 est le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – 5e édition, qui est une classification des troubles mentaux publiée par l’American Psychiatric Association.
Dans le DSM-5, les troubles « dys » sont regroupés sous la catégorie des « troubles neurodéveloppementaux ». Les troubles ne sont pas des maladies mentales, mais leurs impacts sur la vie peuvent provoquer des troubles anxieux.
Les chiffres nous bousculent : « une grosse minorité »
5 à 8 % des enfants d’âge scolaire, c’est le pourcentage qui est « le haut de l’iceberg ».
En réalité, 20 à 25% c’est le pourcentage de personnes dites neuro-atypiques dans la population. Cela décrit l’ensemble des personnes qui ont une neuro-atypie : dys, tdah, spectre de l’autisme…
Une question se pose : peut-on vraiment parler de « minorité » car il s’agit d’un quart de la population ? Les entreprises ont-elles conscience du potentiel en présence ? Savent-elles donner les conditions optimales pour mettre à profit leurs ressources à l’heure où l’univers de l’entreprise a besoin d’agilité et de créativité ?
Dans le monde du travail
Les neurodiversités portent un message d’espoir et sont une opportunité à côté de laquelle nous ne devrions pas passer.
Une personne ayant une/plusieurs dys peut et devrait avoir une vie professionnelle épanouie en raison de ses compétences, très utiles, pour le monde du travail et de la créativité.
Les neuro atypies permettent aux personnes de :
- Penser différemment → entrepreneuriat / recherche
- Interagir avec agilité avec l’information et la connaissance → innovation
- Performer avec l’information visio spatiale → architecture / design industriel
- Avoir une grande créativité → art / innovation
- liste non exhaustive 🙂
Dans le monde du travail
Ecoutez Radio Canada (9’min)
Les neuroatypiques trouveront-ils mieux leur place sur le marché du travail?
Dave Allemberg, professeur à Montréal
« Tout l’environnement doit être sensibilisé. Les dirigeants comme les collègues de travail. On ne doit plus considérer les ‘dys’comme des personnes feignantes ou de mauvaise volonté, comme ils l’ont trop souvent entendu durant leur scolarité ».
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